Aquitaine (Lot-et-Garonne) Les fraises sous serre photovoltaïque

Cultiver des fraises sous une serre photovoltaïque paraît surprenant. Pourtant, à Tayrac, dans le Lot-et-Garonne, Éric Tovo défend cette idée avec passion. Par deux fois, des tempêtes ont ravagé ses serres plastiques. Il s’intéresse alors à la serre verre et découvre le concept de culture sous serre photovoltaïque avec une entreprise spécialisée. Celle dernière finance la structure, assure la maintenance et exploite l’électricité produite.

En fraise, le manque de lumière fait perdre en productivité. Mais « en marge brute, j’y gagne », assure le producteur. Son calcul est de produire du 15 avril au 10 juin, pour un rendement moyen de 3 kg/m² (contre 5 kg/m² en système classique) et un prix de vente moyen de 5,50 €/kg à ses grossistes.

Pour la fin de saison

Depuis 2014, Éric mène deux hectares de serres verres multichapelles. Sur les toits en forme de « V » renversé, la partie exposée sud est recouverte de panneaux photovoltaïques, l’autre partie en verre est équipée d’ouvrants pour l’aération. L’aménagement intérieur a coûté environ 150 000 € HT/ha (hors-sol en jardin suspendu). Le fraisiculteur termine sa troisième campagne de production.

Sur trois variétés testées, la gariguette obtient sa préférence en termes de production et de qualité : « elle arrive dans un créneau fin de saison porteur et répond aux attentes de mes expéditeurs. » Il a opté pour un support de culture plus drainant (mélange de tourbe et perlite) et des trayplants installés début mars à la densité de 11 plants/m².

Autre satisfaction, l’économie d’eau : « du fait de l’ombrage, les plants consomment quatre fois moins d’eau qu’une serre normale », estime-t-il. Avec un rendement moyen en 2016 d’environ 2,5 kg/m², le producteur est en dessous de ses objectifs, « mais c’est le cas chez tout le monde, car l’ensoleillement a été mauvais cette année », dit-il. Les mesures réalisées cette année par la chambre d’agriculture fourniront des données techniques complètes.